jeudi 4 décembre 2014

Les coulisses de la maison Repetto

Rose Repetto créa en 1947 la marque éponyme qui aujourd'hui plus que jamais fait rêver petites et grandes jusqu'à vouloir en porter la fragrance à fleur de peau. Voilà ce qui pourrait résumer d'un trait rapide la folle aventure de cette marque si française.
Et si l'on devait rappeler les dates phares de cette aventure, les plus pointus d'entre nous se souviendraient sans doute de l'année 1959, année d'ouverture de la première boutique Repetto au 22 rue de la Paix à Paris, ou pour les plus cinéphiles de l'année 1956, année de sortie du film culte Et Dieu … créa la femme dans lequel Brigitte Bardot porte les fameuses « Cendrillon » alors créées pour elle.

Près d'un demi siècle plus tard, Saint Médard d'Excideuil, petite bourgade Périgordine règne sans conteste en capitale mondiale du cousu retourné et peut se targuer non sans une petite note fierté de pouvoir relocaliser certains savoir faire. Et pour comprendre le pourquoi du comment il en faut revenir au début des années 2000, lorsque Jean-Marc Gaucher tente l'aventure Repetto.
Challenge ou folie, les avis divergent et les langues se délient, qu'importe, l'homme a un cap et il croit dur comme fer en cette histoire dont il sait qu'il va repeindre chaque lettre en lettre d'or. 


Impossible de vous nommer tous ceux qui font que cette réussite est admirable, mais j'ai envie de vous parler de Fred, de Laurent et d'Annie qui m'ont accueillie si gentiment dans leur atelier de fabrication du pôle danse. Ce matin-là, Annie confectionnait des chaussons sur mesure pour le San Francisco ballet, et non vous ne rêvez pas, c'est la vérité, tandis que séchaient sur un chariot une commande spéciale pour le Crazy Horse ! Et quel plaisir de les voir faire, le geste sûr et l'oeil sur chaque détail. Je peux vous assurer que je n'en ai pas perdu une miette, savourant je vous l'avoue les explications passionnantes de Fred qui n'est autre que le très aimable responsable de cet atelier. Entre satin, ruban et toile de jute, l'esprit se prend alors à vagabonder, je vous l'assure! 

Mais je n'en suis pas restée là croyez moi, et guidée par Monsieur Gilles j'ai eu le privilège de découvrir l'atelier des chaussures personnalisées. Une pièce incroyable, aux allures d'arrière boutique extraordinaire, où l'on se prend à croire que nos désirs pourraient devenir réalité. Un truc de fille assurément, mais pas que car j'ai pu apprendre que des messieurs se faisaient griffer à leur nom les fameuses « Zizi » de Gainsbourg devenues il est vrai incontournables.
Du rêve en plus du confort, il y a de quoi rester pantois !



Si je ne devais retenir qu'une chose de cette visite, je vous rapporterais ce sentiment de fierté, celui que j'ai senti chez chacun des acteurs de cette belle réussite. Tous, hommes ou femmes, jeunes ou plus anciens, j'ai vu leurs yeux briller, j'ai ressenti palpable cette indicible chance de pouvoir encore vivre d'un travail de confection en 2014 dans le Sud-Ouest de la France, la chance d'avoir à quelques kilomètres un centre de formation qui permet d'espérer encore que le meilleur est à venir. Transmettre, avancer, croire en l'avenir, les pieds ancrés dans l'héritage insufflé par Rose il y a plus d'un demi siècle, en faisant toujours évoluer les gammes, de la demi pointe, à la ballerine de ville en passant par des sacs aux peausseries sublimes, toujours marquées du seau de la féminité, un nœud de ruban, un fard de paillettes... le temps d'un entre-chat, le spectacle n'a plus qu'à continuer.







2 commentaires:

  1. Les texte sont superbes. j'espere gagner des cadeaux le 13 décembre !!

    [MERCI] Mère Si !!!!!!

    Joseph

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  2. Un très joli magazine, un peu vintage dans l'air du temps: une vrai pause: merci et longue vie à Mère si

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